dimanche 30 août 2009

Fauteuil jaune

  • Quinze minutes de dérive linguistique. Une tierce de soixante secondes multipliée par un quintette. Bref... Un moment d'isolement pour libérer une écriture bohémienne.
    Protégé du rayonnement solaire, à l'ombre de jeunes arbres peu plumés, je guète l'inspiration. Le silence est amoindri par le ronronnement incessant d'un climatiseur ; " l'été... Source de nuisance ! Même dehors nous restons sous l'emprise du bâtiment aux quatre étages.
    Dans le jardin, la table de ping-pong ne renvoi plus la balle... Des mégots jonchent le sol et des feuilles éparpillées sur la base sportive démontre avec une certaine certitude que l'automne arrive à grand pas. Août arrive tout juste qu'il est déjà menacé par l'ambitieuse période des rentrées d'écoles. Septembre attend sous le préau, malmenant les jeux naïfs. La prochaine saison, la saison des regrets, des partances affiche le tarif pour acquérir. Malgré cela je chasse la nostalgie à coups de badines musicales.
  • D'un bond incertain je rejoins un pays ombré. Désormais ce pays est mien. Fini les étirements languissant sous les particules atomiques, fini l'acte solaire... Je dois rester en transition dans mon enclos ombré, une ombre salvatrice, bienfaitrice, antiatomique. J'évite ainsi les désagréments d'une surexposition. L'étoile lointaine, isolée, est devenue une ennemie qu'il me faut contenir derrière la frontière de mon territoire de transplanté. Chez Edouard Rist les fauteuils roulant ont fugué pour une dizaine de jours... Néanmoins certains font couiner leur gomme. Et puis il y a les autres ? Les dialysés, les chimiorisés (en chemin d'écriture je m'autorise des inventions linguistiques). Ici nous sommes en transition, des bras cassés, des jambes boulonnées, des viscères en sursis.
  • Dans ce jardinet, à l'épiderme synthétique, nous cherchons un peu de répits. Quinze minutes passent vite ! Je dois penser "NEORAL ! - 200mg" Deux missiles anti-rejet. Je déambule dans un couloir imaginaire... Mon double hépatique me secoue, je rigole car mon gobelet d'eau est resté sur l'accoudoir du fauteuil jaune. Un contenant transparent pour prendre soin de lui... Mon coéquipier éternel.

Vision sépia



  • Un engin transperce la voûte parisienne. Cet objet immobile rouille depuis son édification. Toutes les couches de peinture ne pourront y remédier, même le tambour n'y résoudra rien.
    La rouille est une circonstances perpétrée par le larcin puis s'amplifie par l'installation d'un matériau souterrain sous la douche de l'oxygène.
    Nous sommes coupables de cette parjure, de cette violation, de cette ruine. Nous ! Les liquidateurs des couches terriennes, nous, les profanateurs des tombes, ceux-là même conçues dans les entrailles des vieux volcans par l'action des magmas en fusions.
  • Je regarde un miroir...
    Je m'observe sans cligner de l'oeil !
    Je ne vois ni beauté, ni laideur...
    Juste une silhouette floue.