Dans mon intérieur, en mes pièces crâniennes, j'ai recouverts mes meubles de draperies blanches... Désormais les volets resteront clos et la pénombre épousera chaque objet. Ce n'est pas un abandon, ni un deuil mais une absence temporaire. Il me faut ce geste, c'est ma nécessité pour accomplir la mission que je me suis dictée le 12 juin 2009. J'étais en cette chambre transparente, posée sur le premier étage du Centre Hépato-Biliaire, lui même arrimé sur le plateau Longboyau ; la commune Villejuif le couvait.
Ce jour là, venant de m'éveiller, après une intervention chirurgicale de quinze heures - mon foie n'étant plus, un autre se mettait en route, et percevant le mouvement autour de moi, je m'étais promis de témoigner.
Deux jours auparavant, j'étais descendu de trois étages. Alité, j'étais accompagné par deux femmes, l'une guidait en tirant tandis que la seconde rendait le lit mobile en poussant. Durant notre déplacement elles me contaient leur île :
Je me sentais bien, serein et puis l'ascenseur ! n'était-il pas le moyen de transport le plus sûr au monde ? Même en ce jour de récit, il reste facile d'utilisation et pratiquement sans danger.
Alors je pouvais descendre vers l'inconnu en toute quiétude.