mercredi 28 octobre 2009

  • Ce moment d'écriture est venu au monde le 13 octobre 2009. S'extrayant du ventre cérébral de son père, il tomba sur la pierraille sèche du jardin du Luxembourg.

Il y avait beaucoup de monde en cet espace historique. Guillotin n'y était plus, d'ailleurs aucun indice concernant sa période parlementaire ne pouvait être photographié... Pas un monument commémorant ses prouesses verbales... Pas une plaque ! Rien, pas la moindre ombre, pas le moindre ruissellement dans le caniveau ! Un vide faisant du bien.

Après avoir heurté violemment le sol parisien, l'assemblage de mots se défragmenta en billes multicolores. Elles roulèrent, rejoignant un rectangle agrémenté de plantes volages : l'anarchie végétative régnait. Le pied d'une chaise métallique stoppa les roulades. Plus haut, accoudé à la balustrade, un garde républicain observait...

  • Me faisant petit, afin de ne pas être découvert, j'entrepris de ramasser les globes littéraires. Venir au monde en ce lieu, n'est pas convenable...
    J'avais le crac-boum-cul à l'air, et mon appendice n'ombrageait qu'une poignée de gravillons. Du rouge s'étalait sur mes joues : Clémence Isaure, vêtue de marbre, m'observait... Je bondis sur l'assise verte et bien que nu, je ressentis la chaleur du métal. Ni vu ni connu, j'ouvris un calepin et tout bêtement écrivis...

mardi 27 octobre 2009

L'auteur de la chambre 21

Moi : Victor SHICVIDA, dans le bide de mon bureau, posé sur 30cm de mousse en polyuréthane ayant une densité de 30kg/m3, retiens fermement le calepin rouge de l'Auteur de la chambre 21, l'Optimiser pour les initiés...

Depuis plusieurs semaines, dans le ventre chaud du mini manuscrit, des chapitres somnolaient. Les mots, blottis les uns contres les autres, rêvassaient à quelques unions conjuguées aux futures : du pluriels prochains...
Quelques part, entre les pages 77 et 80, ronflaient des phrases, rédigées à la main, en une encre Gel-Star de couleur Black. Chaque symbole offrait un point d'union et c'est ainsi que l'auteur de la chambre 21 s'exprimait avant que ne s'éteigne...

La fenêtre ouverte du bureau laisse passer un vent tiède de fin de soirée. Ce tendre courant frotte son énergie sur les feuilles, je tiens savamment l'ouvrage et lis sans respirer, comme lorsque enfant je sirotais ma limonade à la paille :


  • Lorsqu'un alité observe dehors les seuls éléments qu'il perçoit sont les hauts des branches, dont l'automne eut ôté leurs jupons veineux... Il y voit ainsi des membres allant en tout sens...
  • " Dit papa : pourquoi le monsieur y dit que t'es gros comme un château fort ?"
  • " C'est parce que je suis impressionnant ! Lui par exemple il est gros comme un château d'eau..."
  • " Tu veux dire qu'il ressemble à un ballon en baudruche. "
  • " Cette image convient bien aussi... Sa grosseur est mobile !"
  • " Et moi papa... Je suis gros comment ?"
  • " Difficile à dire ! Tu voudrais être gros comment ?"
  • " En tout cas : pas comme un château de carte."

Je me doutais bien que je n'allait pas sortir indemne de cette lecture... L'Auteur de la Chambre 21, ce Plip Gouttereau, j'aurais aimé le rencontrer, discuter avec lui, cheminer main dans la main en mon sentier préférer, celui menant à la fontaine du marais des encres.