vendredi 24 février 2012

Sous l'ambre...




Ceci est un passage d'un projet d'écriture
Une pièce radiophonique.


Intention :

Et si nous ne retrouvions plus notre destination ?! Notre lieu ...
Notre espace tant chéri, est-il derrière cette colline ?
Où peut-il se trouver ce repère,
où tant d'évènements nous ont portés ?
est-il là-bas ?

Comment se retrouver en lui ?
Le chemin est tant escarpé...
Il est bien noté sur quatre petits carnets,
oserons-nous ouvrir l'anneau reliant cet ensemble de prise de notes ?
Combien de temps mettrons nous à dénouer l'acier ?

Ceci est une histoire, une auto-fiction qui se veut très prochainement aboutie.
Elle chemine en chacun de nous.


ACTE I

Scène: 1 - La nuit

  • Nous sommes entourés de pénombre, plongé en plein cœur de la nuit - En une interaction reliant le 3 au 4 décembre 2011.
  • Deux êtres racontent un précédent épisode.
  • (SON : Deux réveils marchent au pas, leurs démarches circulaires s'entendent mollement, elles sont légèrement décalées.)

ELLE

Je suis femme !

LUI

Je suis homme !

ELLE

J'ai en moi cette flamme...

LUI

Qui fait de moi une gomme.

ELLE

Il veux devenir effaceur ?

LUI

Un jour qui sait... j'aurais mon heure !

ELLE

Oui ! Peut être mais en attendant...

ELLE & LUI

Nous sommes deux doux non dormants.

LUI

Défiant le présent.

ELLE

... En nous imposant.

LUI

un passé prélassant !

Silence apaisant...

Lui

Cette nuit n'avait nulle comparaison ?!
Défiant les règles orbitales, établies au fin fond du cosmos en un temps indéchiffrable, elle ne coulait pas comme tant d'autres...

Elle

Non ! Elle brillait d'une éclatante douceur...
Et puis, elle était si belle et tellement bien délaissée par les étoiles, qu'elle aveuglait mon sommeil, submergeant ainsi mes inquiétudes.

LUI

Prisonnière, derrière des volets verts en polypropylène, elle baillait sans brailler.

ELLE

Les rideaux, telles des tulles orientaux, ornaient notre chambre. En ce lieu, où tant de rêves véhiculèrent leurs bienveillances, nos nuits antérieures s'époumonaient en des prestations reposantes.

LUI

Pourtant, celle-ci, bien sagement éveillée, différentes des précédentes, diffusait ses délicates promesses... Un peu comme une femme, lorsque, précautionneusement, devant le miroir elle se cotonne les joues de timidité attendrissante.

ELLE

Il y a toujours un miroir entre nous...

Lui

Il est bon d'avoir quelques hivers muraux ! Pas de mal en ça.

scène: 4 - L'auto

  • Dans l'habitacle d'une auto, des filins de lumières défilent, fouettant les conduits auditifs de leurs bruyants vrombissements...
  • (SON : ouverture de voiture, coffre - portières avant conducteur & passagers puis fermeture de l'une puis de l'autre...)
  • (SON : Une voiture démarre puis roule - Mégane, essence, sans klaxonner... on entend en contre chant Une radio : "France-Musique".)

LUI

Surprit ! Nous étions réellement surprit de voir avec quelque aisance l'auto démarra...

ELLE

Sans la moindre hésitation, le moteur émit une humeur très communicative. J'ai aimé ce bruit... Même si la plupart du temps j'ai grand horreur de ce brouhaha polluant.

LUI

L'échappement murmura gaiement dans ce matin naissant. Nous nous sommes regardé et j'ai particulièrement idolâtré ce sourire que tu affichais. La pluie avait beau racasser sur la carrosserie du véhicule, rien ne pouvait perturber cette quiétude.

ELLE

Nous savions que nous avions assez d'avance pour ne pas enfreindre la loi sur la limitation de vitesse ? Je me souviens de ce que tu m'as dit...
" tu peux dormir, ce matin les flaches n'éblouiront pas ton homme, ce matin, la couleur rouge du compte-tour ne sera pas atteinte..."

LUI

J'ai ajouté :
"nous ne rencontrerons pas d'embouteillage..."
Après, déposant sur ta bouche entrouverte un baiser, j'ai débrayé.

ELLE

J'ai alors ressenti la puissance de ton baiser, j'ai su que rien ne pourrait perturber notre chemin. J'adore ces moments ou rien ne peut violer ma confiance.

LUI

Pourtant, tu ne t'autorises pas facilement un lâcher prise ?! Alors ce matin, lorsque tu as fermée les paupières, j'ai ressenti en moi une immense responsabilité. Le clignotant actionné me disait :
"Ne trahis pas ta douce, ne l'a surprends pas, sois à la hauteur !"
J'ai regardé dans le rétroviseur afin d'accomplir à la perfection la manœuvre adéquate permettant à l'auto de se trouver sur le bon rail.

ELLE

Oh ! certes, j'ai fermé les paupières... Mais pas pour m'abandonner au sommeil... Non ! Je voulais profiter de chaque instant, car chaque instant avec toi est un havre de paix et nulle cancanière ne pourra débiter son venin sous mes fenêtres que je laisse ouvertes pour toi mon doux prince. Le véhicule me berçait, j'avais l'impression de redevenir enfant. Mes paupières ainsi fermées protégeaient mes enfantements.

LUI

Étais-je redevenu ton baigneur ?

jeudi 20 janvier 2011

Boule de neige

L'os mou, long, calme, bleuté, dormait parterre, rêvassant sourdement, intéressant paisiblement cent-vingt-sept paléontologues.

mercredi 12 janvier 2011

Expulsons l'expulsé...


L'EXPULSÉ...

Et si dans tous systèmes graphiques disposés en un ordre conventionnel, et servant à transcrire les sons d'une langue nous expulsion une lettre ! Considérant qu'elle ne correspondrait plus aux critères de notre société...

Quelle serait cette lettre ?
Et quelle méthode utiliserons-nous pour l'expulser ?

Ce signe linguistique classé depuis tant de temps à la deuxième position, n’appartient à personne en particulier ! Donc il peut s’effacer s’il menace les sages masses humaines !
En effet ce dessin grammairien m’est apparu vulgairement lors d'une présentation d'une loi…
Pourquoi cette lettre doit-elle disparaitre ? C’est à cause du Gugusse, le ministre causant trop de tourments aux voyageurs ! Ôtant son matricule, le Marocain devient ESSON ?! Mot totalement disparu du dictionnaire...


À midi pile, la face plantée dans la vase, délaissée par la mer puis durcie par les morsures du soleil, l'expulsé sursauta !

À midi pile, un indésirable, nettement plus aguerrir, jaillissait du fin fond de la masse gluante avec comme unique mission : refermer ses pinces sur une matière sensible.

À midi pile, accompagné d'une douleur trop réelle, le sujet rejeté s'extirpa d'un trait en lâchant un son immense.

À midi pile tout le littorale prenait acte : quelque part un loustic non désiré venait d'entrer en relation avec un dormeur éveillé.

À midi pile, le dos sur un drap éponge au motif naval, les seins nus pointant vers l'azur, le mont de Vénus défriché, une galante ouvrit les yeux.

À midi pile cette créature dénudée, sans aucun complexe se moqua d'un étrange individu.

À midi pile, la face envasée, le ventre incurvé, le nez ensanglanté, le second, prochainement expulsé se retrouva le cul dans la vase avec, accroché à ses narines un dormeur fière comme un ministre de l'immigration.

À midi pile, l'insouciante créature se leva, secoua puis plia sa serviette de plage, en prenant un certain plaisir à ne pas dissimuler les frissons naissant sur sa peau rôtie.

À midi pile, face à la façade de l'atlantique, dos au couchant, une créature totalement nue, royalement moqueuse retourna dans son repaire songeant déjà au bienfait de l'eau du service municipal sur son corps chaud.

À midi pile, sa solitude revenue, l'expulsé demanda gentiment au pinçant de lâcher prise vu que ce dernier ne possédait nulle carte de séjour...

Puis : La mer monta vivement. Alors, le monstre linguistique, en un cours instant ce noya... Difficile à conserver son allure sur les flots agités, alors il coula comme une pierre affutée : d'un trait vers la noirceur salée de l'océan atlantique ! L'ouest devenant une terrifiante crevasse... Avec aisance il devint silence, posé sur la vase millénaire. Depuis, ce second se morfond sur cette vieille peau terrestre.

L'investigateur de ce drame, un législateur aux caractères spéciaux, le derche posé sur un sofa, supprima le signe grammatical sans amertume, « C'est par hommage aux Oulipiens historiques, pour acclamer leurs création, dans leur nuit de rat. » disait-il à qui demandait une explication.

Mais ceux-ci savaient très bien qu'il ne s'agissait que d'un prétexte afin de réduire les demandeurs d'asile et de virer les in-désirées.

Depuis, sur la terrasse de l'illustre noyé, un couple de mésanges en possède des traces sur leurs ailes... Quelques plumes, des fragiles et minus sur la tête, témoignent de son utilisation nécessaire. Pour le ciel c'est pareil, sauf qu'elle se trouve diluée par une noirceur cosmique perlée d'étoiles... Une couleur neutre manqua sur la palette. Adieu tendre lettre consonante ! Adieu son communicatif, acclamant les acteurs d'une comédie dramatique. Désormais nous ferons sans toi !

Eric de son prénom, tamponna violement le document administratif puis signa à l'endroit réglementairement autorisé. « Il ne reste plus que le décret à rédiger et nous en aurons fini avec ce flux migratoire incontrôlé. Désormais ces ventres dodus de l'intérieur resteront à l'extérieur. Ils ne prendront pas le risque. »

lundi 27 décembre 2010

Un disparu

Un quinto disparu

Multiplicado por cinco anos di a continuación, TRIBUTO para unha cara d’OuLiPo.

Plip - 2010

Lui !
Avant il fut un minus, un globulus lointain !
Pourtant avant il fut l’union, d’un X parmi un Y…
Puis vint un point culminant, un plaisir dans la chair, distribuant vingt cinq milliards d’X suivi d’au moins cinq milliards d’Y, dont lui advint un gagnant ahuri...
Bravo l’homo-sapiens !

Ainsi, il naîtra, trois fois trois mois plus tard, un soir à Paris, incubant l’an 1936. Mars tomba 7 jours sur un parpaing abrupt qui, trois mois plus loin, chuta lui aussi sur l’union chômant l’occupation… Plus-tard, Bianca Lamblin paraîtra, couvant moult manuscrits.
Donc : l’aujourd’hui d’avant l’occupant Nazi, un bambin couina.
Puis, trop tôt ! 7 ans plus tard, Cyrla disparait ! Auschwitz l’avala un 43 tombant.
Alors plus tard, il bannissait à jamais un son, un masculin vocal, un mi anglo-saxon, un consonnant dans un abc où l’un disparu avant F ou suivant D ? Qui suit la disparition sait…

Lui, d’abord il lut.
Puis coucha à foison mots suivant mots sur papyrus pour finir un roman jamais fini... Car il dormi à jamais sous nous.
Mais avant on l’aima tant qu’on lui fit ovation :
« Script adroit posant moult scripturaux ! Transformant maints duos grammaticaux. » Discourra un grand oral !

Voici l’opinion d’un scribouillard mi-mort. Car moi :
Plip ! Un gamin confondant vos sons sortant du conduit vocal,
Amassant consona[1] cognant dans mon conduit vocal,
Cajolant vocalis[2] glissant dans mon conduit vocal.

Donc moi j’arrachai du rayon un travail, son travail.
Amassant moult vivats, vingt-six acclamations, compagnon du groupe OuLiPo pionçait sur mon placard non-imposant, pas rondouillard pour un sou. Pourtant, au portant barbu, mon parcours irrita trois godillots qu'un cuir fini, amassait : un sac pour bijoux grammaticaux.

Lui, aplati sous trois plaids d’un carton transi, pionçait sous 1588 fins draps blancs, tous cousus : qui d'un fil d'or, qui d’un cordon marron variant au gris.
Avant on gomma à son voisin, sous lui, son cul chaud, croquant, choquant, pour un sonnant sifflant scintillant parti... Un C dauphin advint un S cisaillant. Son pays lointain mura moult magmas cousins « Partisan Disparu, Rat Disparu ! Charmant. » Pour un « Partisan Administrant Ruinant Partisan Sanglant » Aurait-il put lui, l’avocat du ZOO, fumant un gros cigarillo car lui aussi disparu un matin…

Moi, plumitif trop plouc pour Paris, dormant sur mon plumard, mon hamac, griffonna un SMS, un mail pour G.P disparu un matin 1982. On part toujours un matin car nos soirs sont cousus par un fil noir, raturant nos manuscrits soumis à la paix...

Compagnons grammaticaux un jour qui sait…
Qui lit connait un disparu.

La disparition... Il faut l'ouvrir !
Plip

[1] Latin… Moi ! Malin non…
[2] Toujours latin = toujours malin ! Non…

mercredi 1 décembre 2010

Ma belle Absente

Suave parfum qu’un jour d’hier libérait mes poumons givrés.

Qu’importe mes vertiges, ma béquille, j’attendais cette fée.

Oh petite figure que-je visse démêler mes cerises brunes !

Juillet pataugeait sur les flaques dévoilées où ce crabe m’humait.

Belle invisible, baignons-nous en ce jour paradisiaque ! Faisons nos harmonies,

Visiblement dingue, je coince huit frissons… pourquoi ?

Pour sept exquises missives ah j’aime grandement cette fine dame bijou.

jeudi 25 novembre 2010

Putain d'agenda...

Ne me regardes pas comme ça !
J'ai l'impression que tu veux tâcher mes tâches de souillures nauséabondes.
Moi, sur mon calepin, je souhaite inscrire des lactescences d'aube !
Des traces pour découvrir un rendez-vous...
Une image, pour embraser mon imagination.
Alors, non, non...
Je le dis, je le crie, je l'écris :


Non, mon agenda ne restera pas muet !
Non, mon calendrier ne restera pas puceau !
De neuves ratures se coucheront sur son trait.
De cet accouplement, éclairé de mon sceau,
Des tâches gueuleront, enivrées d’entrevues.
Fini la pauvreté de la mémoire nue !

L’inédit agenda savoure la trainée,
Du Bic… Douce bille ! Oh rondeur épatée,
Le nouveau mémento savoure ta trainée…
Alors ; reste sur la pagination fermée.

lundi 22 novembre 2010

Faut qu'je bouge !


Bipède mâle à ma naissance, blondinet jusqu'à dix ans puis déclinant vers un châtain clair aux yeux de cochon.
Aujourd'hui, cinq décennies après mon premier cris, je constate que…

Sur mon agenda : aucun rendez-vous ! Sur mon carnet d'adresse plus de numéro ! Le vide fracassant, brisant, émiettant l'hominien d'un mètre soixante seize que je prêtant rester.
Ce vide s'insert maintenant depuis plus de deux années.
Un vide terrifiant, gastronomique dévorant tous sur son passage.
Comment combler cet espace dépourvu de rature, neutre de rendez-vous, vierge ?!

Lorsque je regarde cette surface. J'imagine un plateau garni de quelques miettes, des miettes de comédiens, des brides de comédiennes. Un spectacle pourrait se dérouler entre ces feuilles sans inscription ! Un spectacle d'illusion. Mélange de virtuosité et d'improbabilité ?!

Et le public dans tout ça ?!
Sur mon dos la souillure de ma recherche.