mercredi 9 décembre 2009

Notre pacte - extrait

Je vais tous vous écrire... Mais avant cet escapade en dehors de mes frontières, je vous dois une explication honnête :
Dans mon intérieur, en mes pièces crâniennes, j'ai recouverts mes meubles de draperies blanches... Désormais les volets resteront clos et la pénombre épousera chaque objet. Ce n'est pas un abandon, ni un deuil mais une absence temporaire. Il me faut ce geste, c'est ma nécessité pour accomplir la mission que je me suis dictée le 12 juin 2009. J'étais en cette chambre transparente, posée sur le premier étage du Centre Hépato-Biliaire, lui même arrimé sur le plateau Longboyau ; la commune Villejuif le couvait.
Ce jour là, venant de m'éveiller, après une intervention chirurgicale de quinze heures - mon foie n'étant plus, un autre se mettait en route, et percevant le mouvement autour de moi, je m'étais promis de témoigner.
Deux jours auparavant, j'étais descendu de trois étages. Alité, j'étais accompagné par deux femmes, l'une guidait en tirant tandis que la seconde rendait le lit mobile en poussant. Durant notre déplacement elles me contaient leur île :

" C'est l'hiver en Guadeloupe. La saison des pluie... 26C° sous le parapluie et 27C° sous la mer caraïbe. " dit la guide. En effet cette dernière tenait l'extrémité du lit d'hôpital, proche de la tête d'oreiller sa main semblait caresser mes cheveux... alors qu'elle dirigeait le véhicule hospitalier.

" Vous êtes Guadeloupéennes ? " demandais-je. Mon vaisseau amiral venait d'accoster devant la porte de l'ascenseur... Nous attendions son arrivée, sur le cadran : le chiffre 0 était illuminé.

" Je suis Gosièrienne. " répondit la pilote en appuyant sur le bouton déclencheur du monte-charge.

" C'est une fille Pélican ! " dit la deuxième femme. Cette dernière avait une mine magnifique. Du soleil dorait sa malice. D'accord l'accumulation des années ne lui avait pas fait de cadeaux. Je percevais son fardeau et pourtant cette femme rayonnait.

" Moque toi donc de moi. En tout cas, moi ! Mon père il n'est pas gros comme un lamantin. " Elle n'était pas vraiment fâchée, elle riait en parlant.
La porte du monte-charge s'ouvrit et la pousseuse : poussa en lâchant : " Ne vous inquiétez pas Monsieur... C'est des blagues entre voisines."
Je me sentais bien, serein et puis l'ascenseur ! n'était-il pas le moyen de transport le plus sûr au monde ? Même en ce jour de récit, il reste facile d'utilisation et pratiquement sans danger.
Alors je pouvais descendre vers l'inconnu en toute quiétude.

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